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Berlin veut bloquer les loyers pendant cinq ans
18/6/2019
Plus radicale que Paris, la capitale de l'Allemagne a fait adopter par son Sénat (Berlin est un "land" à elle toute seule) un projet de loi gelant les loyers pendant cinq ans. Le texte sera transmis à la Chambre des députés. La loi devrait entrer en vigueur au début de l’année 2020. Nettement moins élevés qu’à Paris ou Londres, les loyers ont néanmoins doublé en dix ans, en raison du même processus de métropolisation et gentrification que celui de toutes les métropoles européennes. Ce que la population accepte mal, et apparemment plus mal qu'en France quand on voit l'ampleur des manifestations récentes ! Il est vrai que la ville est dirigée par une majorité composée des sociaux-démocrates, de la gauche radicale et des écologistes...
Le gel des loyers concernera tous les logements anciens du parc privé, soit entre 1,5 et 1,6 million d'unités de location. Toute augmentation de plus de 50 centimes au mètre carré, même en cas de modernisation des appartements, devra faire l'objet d'une approbation des autorités locales. Les logements sociaux et nouveaux appartements qui n’ont pas encore été loués ne seront pas a priori concernés.
Les locataires estimant leur loyer trop élevé auront en outre le droit de le faire vérifier et de déposer un recours. Il pourra alors être abaissé au niveau d'un "loyer autorisé" s’appuyant sur un indice locatif jusqu’à présent uniquement informatif. En cas de changement de locataire, le loyer ne pourra être augmenté si les lieux ne sont pas rénovés. Et les sanctions sont autrement plus sévères que ce nous connaissons de ce côté du Rhin : toute infraction à la loi serait passible d’une amende pouvant atteindre 500.000 euros pour les propriétaires !
Ces mesures sont réclamées par une population composée de manière générale d'une part de locataires plus forte qu'en France et plus particulièrement à Berlin où le taux de propriétaires est de 18,4%, un record en Europe. Certaines associations réclament même l’expropriation de grands groupes immobiliers possédant plus de 3.000 logements dans la capitale. Une pétition a recueilli près de 77.000 signatures, et pourrait provoquer un "référendum d’initiative populaire" si elle rassemble plus de 170.000 signatures dans les quatre mois.
Voulant se refaire une santé électorale, le parti social-démocrate cherche à faire du logement abordable une cause nationale. Souvent prise pour modèle par les élites dirigeantes françaises, l'Allemagne pourrait donner à réfléchir aussi dans ce domaine...